La Médiation philosophique

La médiation philosophique s'adresse à toute personne qui souhaite construire librement et activement sa propre pensée et son rapport au monde.

Qu’est-ce qu la médiation philosophique?

Le terme « médiation » renvoie d’une part à la « médiation conventionnelle », qui est un des modes alternatifs de règlement des conflits. Celle-ci est également appelée médiation extrajudiciaire et elle vise la régulation des conflits et tensions sociales dans toute sorte de relations, que ce soit au sein des entreprises, au sein des couples ou entre voisins.
Le terme « médiation » désigne d’autre part la « médiation culturelle » qui est employé depuis les années 2000 pour désigner des stratégies d’action culturelle centrées sur les situations d’échange et de rencontre entre les citoyens et les milieux culturels et artistiques.

La médiation philosophique se situe au confluent de ces deux approches de la médiation avec la philosophie.

La médiation philosophique, tout comme la médiation culturelle et la médiation conventionnelle, se caractérise d’une part par la mise en place de moyens d’échange et de rencontre entre les personnes. Elle se distingue, d’autre part, de celles-ci par la spécificité de son objectif, à savoir : dispenser, et inciter à, des formes d’analyse et de raisonnement philosophiques ciblées en fonction de la problématique de départ afin de promouvoir le raisonnement propre des personnes concernées.

S’aventurer dans une médiation philosophique c’est ne pas reculer devant l’effort d’une analyse existentielle et de passer d’idées préconçues aux perspectives nouvelles, d’interpréter et d’ébranler l’évidence de nos certitudes, par la conceptualisation et la (re)mise en question de la situation.

La mission de la médiation philosophique n’est pas une transmission de connaissances mais une ouverture de chemins, une tentative de combler les lacunes de compréhension en les prenant pour points de départ d’un dialogue. Il s’agit d’explorer et de mettre en relation les différents points de vue, tout en gardant ensemble le philosopher – l’activité de penser par soi-même, et la philosophie – les systèmes des idées et concepts.

La médiation philosophique se veut un germe d’émancipation: émancipation affective et intellectuelle, participation citoyenne et culturelle.

Si la médiation philosophique est une notion nouvelle, les diverses pratiques qu’elle regroupe ne le sont nullement. En plus des outils de différents types de médiation il y a ce qu’on appelle le plus souvent «les nouvelles pratiques philosophiques». Or, d’une part ces pratiques ne sont pas, du moins pas toutes, nouvelles et, d’autre part, cette appellation amène à instaurer une opposition, voire une rupture avec ce qu’on appelle la philosophie classique, scolaire et académique, et entre les divers «professionnels» de la philosophie. C’est par un souci d’ouverture et d’émancipation des oppositions peu fructueuses que nous proposons la notion de médiation philosophique. Il s’agit à la fois d’élargir et d’approfondir l’accès à la philosophie et aux diverses formes de philosopher et de (re)créer des espaces égalitaires et apaisées de réflexion individuelle et collective.